Éthique et simulation: de l’IA à la réalité virtuelle
Informations sur l'événement
Date
11 février 2022
Heure
9:00 - 16:30
Lieu
En ligne
Le Centre de recherche en éthique (CRÉ) et l’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’IA et du numérique (OBVIA) présentent la 3e Journée d’étude en éthique de l’IA sous le thème «Éthique et simulation: de l’IA à la réalité virtuelle».
La notion de simulation est au cœur des technologies de l’information que sont l’intelligence artificielle (IA) et la réalité virtuelle (VR). À tort ou à raison, on peut définir l’IA comme une tentative de simulation de l’intelligence humaine ou animale. Les casques de réalité virtuelle, de leur côté, permettent de s’immerger dans un univers – ou un métavers – créé par des algorithmes. En éthique, la notion de simulation a des résonances avec la tromperie ou le mensonge. Mais c’est aussi un outil courant avec les expériences de pensée qui sont bien des simulations de cas nous permettant de tester nos intuitions morales.
Programme
9h: Mot d’introduction
Ryoa Chung, co-directrice du Centre de recherche en éthique (CRÉ), Université de Montréal
9h05
Éthique et réalité virtuelle: le tour du propriétaire
Martin Gibert, Université de Montréal
Des « mind crimes » à l’argument de la simulation, des crimes virtuels à l’amoralisme virtuel, de l’intuition de l’animal numérique à la propriété d’objets digitaux, cette présentation offrira un tour d’horizon des principaux enjeux éthiques qui apparaissent avec les environnements virtuels.
10h05
Les machines conversationnelles: imitation, simulation, illusion
Éloïse Boisseau, Université d’Aix-Marseille
L’intervention portera sur les notions d’authenticité et d’artificialité dans le cadre des performances exécutées par les machines dites «conversationnelles». Elle sera l’occasion d’interroger le rapport que nous entretenons avec celles-ci. L’analyse conceptuelle sera organisée autour de notions clés: celles d’imitation, d’émulation, de duplication, de simulation et d’illusion.
10h35: Pause
10h45
Un agent moral peut-il être virtuel?
Amah Adetou, Université de Strasbourg
Avatars, personnages non-joueurs, ou encore chatbots évoluent et agissent selon des modalités et des caractéristiques diverses dans le monde virtuel, avec des conséquences variées. Pouvons-nous les qualifier d’agents moraux virtuels? Cette question nous amène à réfléchir précisément à la notion d’agentivité dans l’univers virtuel, ainsi qu’à son sens moral.
11h15
De l’usage de la simulation pour renforcer la place de l’éthique dans les trois systèmes de pensée
Odile Bellenguez et Gilles Coppin, IMT Atlantique
Nos décisions peuvent être prises sur la base de trois différents systèmes de pensée introduits par Kahneman et Houdé. Chacun peut être enrichi par la simulation, qui nourrit également le développement de mécanismes essentiels permettant de prendre en compte la réflexion éthique en situation de décision critique.
11h45
Modélisation, prédiction, hyperréel: vers une construction normée de la réalité
Roman Malo et Louis Devillaine, Université de Grenoble
Les modèles d’apprentissage machine, nourris notamment par les mesures de comportement effectuées grâce à la réalité virtuelle, sont de plus en plus utilisés pour non plus seulement décrire, prédire le réel, mais aussi pour le normer. Le concept d’hyperréel, de Jean Baudrillard, nous éclairera sur les enjeux éthiques de ces pratiques.
12h15: Pause
13h15
Personnages virtuels en santé mentale… et l’éthique dans tout ça?
Marie-Hélène Tessier et Audrey Marcoux, Université Laval
Les personnages virtuels ont le potentiel d’offrir des solutions innovatrices face aux besoins criants en santé mentale. Cette présentation abordera les enjeux éthiques que soulèvent leur développement et leur utilisation en santé mentale en plus de discuter de quelques recommandations favorisant un usage éthique de cette technologie.
13h45
Enjeux éthiques du métaverse dans la sphère médiatique québécoise
Al Hassaniyah Khouiyi, Université du Québec à Trois-Rivières
Notre recherche présente les résultats de l’analyse de la médiatisation du changement du nom de Facebook et de ses implications sur la perception du métaverse dans la sphère publique québécoise. Par l’étude du cadrage de la presse québécoise, nous présentons ainsi les enjeux éthiques qu’un mode socionumérique virtuel soulève.
14h15
IA, biométrie et jeux vidéo: quels sont les enjeux éthiques?
Casey Côtes-Turpin, Université du Québec à Montréal
Grâce aux nouveaux appareils de réalité virtuelle et à leurs capteurs biométriques intégrés, les développeurs ont maintenant accès à l’activité cognitive du joueur, ce qui pourrait leur permettre d’influencer son comportement en temps réel. Cette utilisation potentielle soulève des questionnements éthiques auxquels nous tenterons de répondre.
14h45: Pause
15h
Simuler la «guerre des intelligences» avec Terminator et Matrix
Sylvain Munger, Université de Montréal
Avec les films Terminator et Matrix, je vais montrer comment la «guerre des intelligences» reproduit la vision cybernétique d’origine militaire dans laquelle l’intelligence rivale est un adversaire à vaincre. Je vais aussi cerner les liens entre l’intelligence et la domination pour faire une critique de la méritocratie.
15h30: Table ronde
Modération: Martin Gibert, chercheur en éthique de l’IA, affilié au Centre de recherche en éthique (CRÉ) et à l’Institut de valorisation des données (IVADO), Université de Montréal
Panélistes:
- Dave Anctil, professeur de philosophie et membre de l’OBVIA
- Maxime Delongchamps, Ph.D. en études cinématographiques sur les jeux vidéos, Université de Montréal
- Oriane Morriet, spécialiste en nouvelles technologies, chargée de cours à l’Université de Montréal
- Marie-Hélène Parizeau, professeure à la Faculté de philosophie de l’Université Laval et membre de l’OBVIA
FORMATION CONTINUE – ATTESTATION DE PARTICIPATION
Les participantes et les participants qui souhaitent obtenir une attestation de participation à cet événement pourront l’indiquer dans le formulaire d’inscription. Elle sera transmise par courriel par l’OBVIA dans les jours suivants l’événement. Chaque personne est ensuite responsable d’effectuer les démarches nécessaires pour se faire reconnaître leur participation comme une activité de formation continue auprès de leur établissement d’enseignement, leur employeur ou leur ordre professionnel.
Cet événement est organisé par: