ANNULÉ – Conférence-midi – Gouvernementalité algorithmique: la fin du politique ?

Informations sur l'événement

Date

25 mars 2020

Heure

12:00 - 13:30

Lieu

Université Laval - DKN 1161

Cet événement est annulé en raison de la COVID-19. Merci de votre compréhension!

L’OBVIA et le Fonds François-et Rachel-Routhier vous convient à leur deuxième conférence-midi en partenariat, intitulée « Gouvernementalité algorithmique: la fin du politique ?» et présentée par le professeur André Mondoux (UQAM). 

Présentation de la conférence

Dans le sillage de Deleuze, on peut se questionner si nous ne serions pas effectivement au carrefour entre sociétés disciplinaires et de contrôle. D’une part, avec la vélocité et l’accélération sociale associées au Big Data et à l’IA, le sujet est plus réactif que réflexif, dans la mesure où il est confiné à la bulle temporelle du temps présent (l’immédiateté du fonctionnement) par des sémiotiques a-signifiantes et machiniques, une dynamique que plusieurs associent à un béhaviorisme cybernétique appuyé sur une épistémologie du contrôle et de la reproduction au même (machinisme). C’est ainsi que les sujets deviennent « dividus » deleuziens, simples relais au fonctionnement général du circuit de marchandisation des données. Concrètement, en interagissant avec le profil/tableau de bord, les sujets s’expriment sur eux-mêmes et induisent des dynamiques d’auto-expression qui (re)produisent les traces/données nourrissant les flux de circulation marchande. D’autre part, une autre source de contrôle est la prétention que l’immédiateté du temps réel se fait également prétention à l’im-médiateté (absence de médiation) : le « réel » est ainsi atteint sans intersubjectivité, le Big Data se posant comme synthèse technique/objective des valeurs individuelles réduites aux comportements des sujets (données « brutes »). Face au « réel », nul compromis possible; toute forme esthético-idéologico-politique est réduite au statut de choix personnel; toute opposition ne relève plus d’une praxis, mais incarne plutôt une forme de joug face auquel il faut s’émanciper (le fameux empowerment). Voici le sujet hyperindividualiste qui réfute la légitimité de toute forme d’autorité disciplinaire pour prétendre advenir par et pour lui-même, et ce, sa contrepartie, au sein d’une société qui délaisse de plus en plus les médiations symboliques transcendantales au profit de l’opérationnalité/la médiation elle-même et ainsi occulter le politique au profit de l’instrumentalisation.

Sociologue de formation (Université Laval), André Mondoux est professeur titulaire à l’École des médias de l’Université du Québec à Montréal. Ses recherches portent sur la philosophie de la Technique et des technologies numériques en lien avec les dynamiques de (re)production sociétale. Ses plus récents travaux se concentrent sur la gouvernementalité algorithmique et, plus particulièrement, les effets et enjeux de l’algorithmisation de la communication politique. M. Mondoux est fondateur des programmes de baccalauréat Médias numériques (2013) et de la maitrise Médias socionumériques (2015) à l’UQAM. Il est également co-fondateur du Groupe de recherche sur l’information et la surveillance au quotidien (GRISQ) et du Centre de recherche interuniversitaire sur la communication, l’information et la société (CRICIS).

Gratuit – Inscription obligatoire

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