Communiqué – Quelles normes pour une IA responsable, au service du bien commun? L’OBVIA organise un colloque pour faire le point et envisager l’avenir

Québec, le 7 février 2023 – Du 14 au 16 février prochain se tiendra, à la Grande Bibliothèque de Montréal, le premier colloque international « Société, IA et normativités » organisé par l’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’IA et du numérique (OBVIA). Pour la première fois, des chercheurs et des praticiens du secteur de l’IA, du Québec, du Canada et internationaux, seront réunis à Montréal dans le cadre d’un colloque scientifique portant exclusivement sur les questions de normativité et d’encadrement de l’IA. Les participants seront pour l’occasion conviés à réfléchir aux enjeux éthiques et juridiques de l’IA et à son nécessaire encadrement.

À un moment où les questions relatives à la présence de l’IA dans nos vies sont omniprésentes, il s’avère important de comprendre la trajectoire et les normes sous-jacentes au développement des innovations technologiques, pour prendre la pleine mesure de leurs impacts sociétaux. À cet égard, le colloque sera l’occasion d’analyser les différentes initiatives qui ont été développées à ce jour et visant à baliser et encadrer ces développements technologiques. Ce colloque se veut aussi une réflexion critique des cadres normatifs en fonction de leur portée réelle en matière de préservation du bien-être et des droits et libertés de chacun.  Il permettra enfin d’envisager des pistes pour les développements normatifs à venir tant au Québec que sur la scène internationale.

L’IA se déploie à un rythme effréné et s’accompagne d’enjeux qui auront des impacts importants dans nos vies. Les risques sont nombreux: atteinte aux renseignements personnels, discriminations, biais racistes, sociaux ou de genre, contrôle social, perte d’autonomie, etc. Partout dans le monde, nous sommes déjà confrontés à ces défis. Comment encadrer concrètement le développement de l’IA de manière responsable et dans le respect des droits de la personne ? Comment nous assurer que l’humain soit au cœur des développements de l’IA et non à son service? Le colloque « Société, IA et normativités » organisé par l’OBVIA sera l’occasion d’offrir des réponses à ces questions et d’identifier des solutions pour l’avenir grâce à la contribution de plusieurs experts nationaux et internationaux.

Parmi les conférenciers qui seront sur place, notons la présence de David Leslie (Queen Marv University of London – Alan Turing Institute), Jason Millar (Université d’Ottawa), Vincent C. Müller (Friedrich-Alexander-Universität), Jean-Gabriel Ganascia (Sorbonne Université), Antoinette Rouvroy (Université de Namur), Bilel Benbouzid (Université Gustave Eiffel), Thierry Ménissier (Universite Grenoble Aloes – Chaire Éthique et IA du MIAI) et Annette Zimmerman (York University). Y prendront également part à titre de conférencier, les membres du comité organisateur : Lyse Langlois (Université Laval – OBVIA), Karine Gentelet (Université du Québec en Outaouais), Allison Marchildon (Université de Sherbrooke), Jocelyn Maclure (Université McGill – Chaire Jarislowsky sur la nature humaine et la technologie), Céline Castets-Renard (Université d’Ottawa – Chaire sur l’IA responsable à l’échelle mondiale) et Marc-Antoine Dilhac (Université de Montréal – Chaire Canada-CIFAR en éthique de l’IA).

Le colloque « Société, IA et normativités » est organisé avec le soutien des Fonds de recherche du Québec, du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, du ministère des Relations internationales et de la Francophonie, du ministère de la Cybersécurité et du numérique, de l’institut IVADO, du Réseau des sciences et de l’innovation du Royaume-Uni, de la Chaire Jarislowsky sur la nature humaine et la technologie de l’Université McGill, de l’Algora Lab de l’Université de Montréal et du MILA, de la Chaire L.R. Wilson de l’Université de Montréal et de l’Université Laval.

*À noter que les journalistes peuvent s’inscrire gratuitement en contactant Jean-Benoit Ratté, conseiller en communication à l’OBVIA : 418-473-8846 / jean-benoit.ratte@observatoire-ia.ulaval.ca


Citations

Je me réjouis de la tenue de ce colloque organisé par l’OBVIA ici, à Montréal.  Il renforce le rôle de chef de file mondial du Québec dans l’un de ses pôles d’innovation prioritaires, soit l’intelligence artificielle éthique et responsable; il s’inscrit également dans les objectifs du gouvernement d’attirer des événements internationaux d’envergure. Il contribuera assurément au développement de nouvelles collaborations scientifiques internationales.

Martine Biron, ministre des Relations internationales et de la Francophonie et ministre responsable de la Condition féminine

Je suis fier de constater qu’un événement de portée internationale, réunissant des experts en intelligence artificielle, se tiendra au Québec. L’intelligence artificielle comporte de nombreuses possibilités d’avenir pour les services aux citoyens. Les discussions qui s’y tiendront nous permettront de définir le cadre des différents projets en la matière, ce qui minimisera les obstacles à de potentielles innovations.

Éric Caire, ministre de la Cybersécurité et du Numérique

Lorsque les développements technologiques n’arrivent pas à prendre en considération les besoins de la société ni à maintenir le lien entre les besoins matériels et les valeurs humaines, son rôle n’est plus un vecteur d’amélioration de la condition humaine, mais d’assujettissement. Comment passer d’un statut d’utilisateur passif à celui d’un agent actif qui façonne ces outils? Comment faire des choix significatifs en matière technologique? Quelles sont les balises qui peuvent nous guider dans ces questionnements?  Les choix que nous faisons (et ferons pour l’avenir) si nous n’y participons pas pleinement risquent d’atteindre nos idéaux, valeurs et droits.  Il est important de réfléchir à la façon dont sont conçus et déployés les outils technologiques à la lumière des avancées éthiques et juridiques en vue de faciliter un progrès social inclusif qui favorise le bien commun.

Lyse Langlois, directrice générale de l’OBVIA

À l’ère des Chat GPT et Midjourney, il est important de se donner des rendez-vous réguliers comme ce colloque chapeauté par l’OBVIA, pour réfléchir ensemble aux bonnes pratiques à implanter. IVADO travaille intensément au développement d’une intelligence artificielle responsable et capable de mener à des innovations sociales qui bénéficient au plus grand nombre. C’est donc avec enthousiasme qu’IVADO prendra part aux échanges pour promouvoir des avancements technologiques qui intègrent l’éthique.

Luc Vinet, directeur général, IVADO

Alors que les technologies d’intelligence artificielle se déploient dans tous les pans de la vie sociale, les gouvernements commencent à penser leur encadrement. Sans nier les apports de ces technologies, il s’agit notamment de minimiser les risques d’erreur, biais et discrimination, ainsi que d’atteinte à la santé ou à la sécurité des personnes. Une pluralité normative s’exprime : les règles de droit sur les données et l’IA en cours d’adoption intègrent en particulier des principes éthiques et des standards techniques. Ces règles peuvent être volontaires (soft law) ou obligatoires (hard law). L’un des panels explorera notamment cette pluralité normative au Canada dans une perspective de droit comparé avec l’Union européenne.

Céline Castets-Renard, titulaire de la Chaire de Recherche sur l’Intelligence Artificielle Responsable à l’Échelle Mondiale de l’Université d’Ottawa

Avec la Déclaration de Montréal pour un développement responsable de l’intelligence artificielle (2018), le Québec a ouvert la voie à une réflexion éthique sur les principes qui doivent guider l’adoption des techniques de l’IA. Rendre applicables ces normes éthiques reste un enjeu majeur et ce sera un axe de discussion de ce colloque. Mais nous nous interrogerons aussi sur les normes sociales et les pratiques politiques qui ont rendu possible, évident voire inéluctable l’essor de l’IA dans des sociétés hautement procédurales. Il ne suffit pas de se demander : quelle IA aujourd’hui? Il faut aussi répondre à la question : pourquoi l’IA aujourd’hui?

Marc-Antoine Dilhac, Professeur au Département de philosophie, Université de Montréal, titulaire de la Chaire Canada-CIFAR en éthique de l’IA, Mila, directeur d’Algora Lab, Université de Montréal – Mila, coresponsable Délibération à l’OBVIA.

La participation des citoyens à la gouvernance des outils d’IA est un enjeu qui prendra de plus en plus d’importance. Ce colloque sera l’occasion de réfléchir sur l’implication des citoyens dans le développement et le déploiement des outils d’IA. Nous le ferons notamment à partir d’exemples de développement d’IA qui ont intégré la perspective et les besoins des citoyens au sein de leur design, structure et mode de fonctionnement.

Karine Gentelet, titulaire 2020-2022 de la Chaire Abeona-ENS-OBVIA sur l’IA et la justice sociale, professeure au département des sciences sociales, Université du Québec en Outaouais

L’éthique de l’IA est un champ en plein effervescence. Si la phase d’émergence de ce champ théorique et pratique a été marquée par la prolifération des déclarations de principes et des chartes éthiques, où sommes-nous, maintenant? Les chercheurs et les entreprises ont-ils les moyens d’une prise en charge des enjeux éthiques suscités par l’IA? La réflexion éthique sur les valeurs devant encadrer le développement de l’IA participe-t-elle à l’élaboration de normes juridiques et de politiques publiques? En plus de proposer un bilan, l’un de panels posera la question de savoir ce que nous devons espérer de l’éthique de l’IA. Quelles sont les prochaines étapes sur le plan de l’encadrement et de la régulation de l’IA?

Jocelyn Maclure, professeur de philosophie à l’Université McGill, titulaire de la Chaire Jarislowsky sur la nature humaine et la technologie et président de la Commission de l’éthique en science et en technologie 


À PROPOS DE L’OBVIA

L’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’IA et du numérique (OBVIA) est un réseau de recherche interdisciplinaire soutenu par les Fonds de recherche du Québec (FRQ) et qui a pour mission d’identifier les enjeux sociaux des innovations technologiques et de proposer des solutions qui placent les êtres humains au centre du développement du numérique et de l’IA. Fort d’une communauté de recherche de plus de 220 chercheuses et chercheurs, l’OBVIA accompagne les communautés de pratique, la société civile et les décideurs publics dans la production de connaissances ouvertes qui contribuent au bien commun.

Pour informations et demandes d’entrevues : Jean-Benoit Ratté, Conseiller en communication, OBVIA – 418-473-8846 – jean-benoit.ratte@observatoire-ia.ulaval.ca

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