Boursier·es 2019-2020 – Résumés de recherche

Élisabeth Beauchamp-Chalifour, Étudiante à la maitrise en santé-publique avec mémoire, Université Laval,

Détection et suivi des crises d'épilepsie à l'aide de technologies mobiles non-encéphalogramme: Revue systématique et perception des utilisateurs

L’épilepsie est une maladie neurologique chronique caractérisée par des crises récurrentes dues à des décharges neurologiques anormales. Les causes de l’épilepsie sont multiples : structures du cerveau anormales, génétique, tumeurs, infections, etc. 30 à 40% d’entre eux souffrent de pharmaco-résistance, manifestée par des convulsions incontrôlées pouvant entraîner la mort subite inattendue en épilepsie (MSIE). Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’épilepsie est reconnue comme étant une problématique majeure de la santé publique. La seule façon de minimiser le risque de MSIE est par la surveillance de l’état de santé de cette population, par la promotion d’une bonne santé et par la prestation d’enseignement, afin de prévenir la récurrence des crises épileptiques et ainsi, de prévenir des décès. Cependant, les épileptiques effectuant une crise lorsqu’ils sont seuls ne peuvent pas rapporter les informations exactes à leur médecin. Ensuite, le niveau de gravité de leur maladie est inexact. Actuellement, la seule façon d’identifier une crise est l’électroencéphalographie (EEG), utilisée par les ressources de la santé. Cela nécessite du personnel médical pour son installation et son interprétation. Néanmoins, de nombreuses nouvelles technologies développées pour enregistrer les saisies à domicile ont été développées. Celles-ci n’ont pas inclus de manière optimale les épileptiques et seuls quelques-uns ont participé à un essai clinique ; ainsi, les preuves scientifiques sont limitées quant à leur efficacité.

Discussion

Les résultats attendus seraient un temps trop court des essais cliniques et de nombreux faux positifs pour en tirer une conclusion sur l’efficacité des technologies étudiées. Cette revue systématique est nécessaire pour améliorer les connaissances sur l’efficacité des technologies de détection des convulsions et utiliser ces informations pour le développement d’un outil personnalisé de détection des crises sur la base des meilleures preuves scientifiques.

Eve Gaumond, Étudiante à la maitrise en droit, Université Laval,

Intelligibilité de l'information judiciaire en contexte numérique - Une expérience juridique, technologique et sociale

 

Le droit d’accès à l’information judiciaire revêt une importance particulière dans le système juridique canadien. Généralement, on envisage ce droit d’un point de vue matériel, c’est-à-dire que l’on s’intéresse surtout à la capacité d’un individu à “mettre la main” sur les documents judiciaires. Pour cette accessibilité matérielle, la capacité d’accéder en ligne à l’information est une avenue prometteuse. Toutefois, considérant que les citoyens se retrouvent déjà égarés face à une surabondance d’information juridique sur internet, l’accès en ligne n’est pas suffisant et peut même être nuisible. Il est donc nécessaire de s’attaquer également aux barrières intangibles qui entravent l’accès à l’information judiciaire. L’une de ces barrières est le manque d’intelligibilité. Notre projet s’intéresse à définir les contours de cette notion d’intelligibilité de l’information judiciaire et à explorer comment des techniques de natural language processing peuvent être mises à profit pour la favoriser.

Sandrine Lambert, Étudiante au doctorat en anthropologie, Université Laval, Québec; Auxiliaire d’enseignement en anthropologie,

Les potentialités sociopolitiques des processus participatifs dans les laboratoires de fabrication numérique : ethnographie du techno-utopisme dans la Fab City de Barcelone (Catalogne).

Ma recherche porte sur les enjeux de la participation dans les lieux de fabrication numérique à Barcelone (Ateneus de Fabricació, Fab Labs), où diverses initiatives questionnent tant la souveraineté technologique que politique. Ces acteurs de la fabrication numérique défendent un accès démocratisé aux outils (imprimante 3D, découpeuse laser, robotique, etc.), une reprise de pouvoir sur les techniques en faisant par soi-même (DIY) tout en partageant connaissances et savoir-faire. Cette ethnographie au sein de la culture maker s’intéresse aux espoirs suscités par la Fab City, présentée comme une alternative à la « smart city », centrée sur la production locale et l’économie circulaire. Tout en articulant émancipation, capacitation, participation et pouvoir d’agir, mon projet analyse le rôle des imaginaires sociotechniques et des communs dans la création de possibles technologiques et politiques.

Marc-Antoine Linteau, Étudiant au bac en psychologie,

Effet du contact visuel sur l’empathie en séance simulée de téléthérapie

Aude-Marie Marcoux, Doctorante, Présidente, Association des étudiants au doctorat en administration de l’ESG UQAM et HEC de Montréal,

Analyse du processus par lequel les employés d’une organisation de services financiers font sens des nouveaux enjeux éthiques induits par l’adoption des technologies de l’intelligence artificielle

L’adoption des technologies de l’intelligence artificielle (IA) par les organisations permet d’énormes opportunités, mais entraîne aussi son lot de défis: réorganisation, restructuration, besoin de formation, transformation de la culture, des façons de faire. Elle s’accompagne aussi de sérieux enjeux éthiques tels que les risques de discrimination, d’atteinte à la vie privée, de biais, d’utilisation de données à d’autres fins, etc. Des articles et rapports visant à définir les cadres normatifs qui devraient baliser ces enjeux ont certes été publiés, mais sans les confronter à la réalité de terrain. Ainsi, je constate un vide quant aux suites à donner à ces contributions, de façon à en assurer l’incidence sur les pratiques. Un certain pan de la littérature en éthique organisationnelle adopte une conception dynamique et une perspective pragmatiste de l’éthique. Certains auteurs ont d’ailleurs fait ressortir le fait que la sensibilité et le jugement éthique (et donc les actions qui s’en suivent) ne sont pas un « objet » en soi, une chose que l’on accepte ou pas, mais plutôt une compétence qui se « constitue » à travers la pratique. Une littérature qui pourrait nous aider à comprendre ces processus de sensibilisation éthique est celle liée à la construction de sens. Certes, diverses études ont mobilisé le concept de construction de sens éthique en organisation. Mais qu’en est-il de situations entièrement nouvelles, où aucune balise formelle sur le plan éthique n’existe, comme c’est le cas avec les acteurs organisationnels faisant face à de nouveaux enjeux éthiques induits par l’adoption de l’IA? La thèse proposée vient étudier l’éthique organisationnelle et son apport dans l’appréhension et la gestion des enjeux induits par l’adoption de technologies de l’IA. Plus précisément, ma question de recherche est formulée ainsi : Quel est le processus par lequel les employés d’une organisation de services financiers font sens des nouveaux enjeux éthiques induits par l’adoption des technologies de l’intelligence artificielle?

Carl-Maria Mörch, Chercheur postdoctoral, Professeur associé, Université du Québec à Montréal,

Créer des outils en éthique de l’IA

 

Son objectif est de contribuer à l’application concrète de principes éthiques de haut niveau en élaborant des listes de standards, et des instruments concrets. Il s’intéresse particulièrement à deux domaines sensibles (Santé, Finance).

Cécile Petitgrand, Chercheure postdoctorale, professionnelle de la santé au Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM),

L’implantation des systèmes d’intelligence artificielle dans les centres hospitaliers universitaires du Québec : quelles solutions organisationnelles et normatives pour limiter les risques et maximiser les bienfaits de ces innovations ?

Des investissements considérables sont réalisés par les gouvernements fédéral et provincial pour conduire les innovations d’intelligence artificielle (IA) à leur plein potentiel. Dans le domaine de la santé, l’IA porte en effet de nombreuses promesses : amélioration de la qualité, de la sécurité et de l’efficacité des soins, développement de nouveaux traitements pour une médicine personnalisée, etc. Toutefois, les recherches les plus récentes ont démontré l’existence de plusieurs obstacles socio-techniques et d’enjeux éthiques et juridiques susceptibles de limiter la réalisation de ces ambitions. Notre recherche analyse les transformations induites par les systèmes d’IA en milieu de soins en vue de développer des solutions organisationnelles et normatives permettant de maximiser leurs bienfaits et de minimiser leurs risques pour les individus et les organisations.

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