Stratégies des Premiers Peuples au Canada concernant les données numériques: décolonisation et souveraineté
Karine Gentelet, titulaire de la Chaire Abeonas-ENS-OBVIA sur l’IA et la justice sociale, et Alexandra Bahary-Dionne, doctorante à l’Université d’Ottawa, cosignent l’article suivant paru dans la revue tic&société, Vol.15, N° 1, qui a pour thème «Logique algorithmique et reproduction sociétale: les médiations sociales saisies par les algorithmes»:
Dans cet article, les auteures proposent une réflexion à partir d’une posture d’alliées sur les enjeux de décolonisation informationnelle et de souveraineté des données. Considérant le recours croissant aux données numériques par une pluralité d’acteurs, nous cherchons à contribuer aux réflexions sur la gouvernance du numérique en y intégrant certains enjeux informationnels auxquels font face les Premiers Peuples au Canada. Nous proposons alors différentes observations qui appuient la thèse selon laquelle les stratégies numériques des Premiers Peuples, fondées sur des épistémologies traditionnelles et sur certaines structures de contrôle informationnel, ont le potentiel de mettre en œuvre une gouvernance décolonisée des données numériques qui les concernent. Ces stratégies témoigneraient alors de l’agentivité numérique des Premiers Peuples.